DISCOURS PRONONCE PAR LE TRES HONORABLE EMMANUEL SINZOHAGERA A L’OCCASION DE LA CLOTURE DES TRAVAUX DES CONFERENCES DE TEMOIGNAGES ET DE REFLEXION ORGANISEES SUR LE THEME : « SE SOUVENIR ET BIEN QUALIFIER LES EVENEMENTS DE 1972 AU BURUNDI »

  GITEGA, LE 25 JUIN 2021

Excellence Monsieur le Vice-président de la République du Burundi,

Honorable premier Vice-président du Sénat,

Honorable deuxième Vice-président du Sénat,

Honorables Sénateurs,

Excellences Mesdames et Messieurs les Ministres,

Monsieur le Président de la Cour Suprême,

Monsieur le Président de la Cour Constitutionnelle,

Monsieur le Président de la Cour des Comptes,

Monsieur le Procureur Général de la République,

Mesdames et Messieurs les présidents des différentes Commissions Nationales,

Monsieur le Gouverneur de la Province de Gitega,

Excellences Mesdames, Messieurs les Ambassadeurs et Représentants du Corps Diplomatique et Consulaire accrédités au Burundi,

Mesdames, Messieurs les Représentants des Organisations Internationales au Burundi,

Mesdames, Messieurs les responsables des partis politiques agréés au Burundi

Mesdames, Messieurs les responsables des corps de Défense et de Sécurité,

Mesdames, Messieurs les journalistes,

Distingués Invités,

Mesdames, Messieurs,

1.      De prime abord, rendons grâce à Dieu Tout-Puissant pour le fait qu’il continue à garder notre pays et qu’il nous a permis de voir cette journée. Je vous demande de bien vouloir acclamer le Seigneur en signe de remerciement.

2.      Aujourd’hui le 25 juin 2021, nous avons l’honneur de vous accueillir dans cet hémicycle, où le Sénat procède à la clôture solennelle des conférences inaugurées en date du 28 avril 2021.

3.      Ces conférences étaient organisées autour du thème : « se souvenir et bien qualifier les événements de 1972 au Burundi ». Nous vous réitérons nos sincères remerciements pour avoir rehaussé de votre présence ces cérémonies malgré vos multiples occupations.

4.      Quand le Sénat a songé à organiser ces conférences, il voulait atteindre les objectifs principaux suivants :

a) Donner du temps à tout Burundais qui désire pour qu’il dise quelque chose  sur les crimes commis au Burundi en 1972 pour que la vérité soit mise au grand jour dans le but de réconcilier les Burundais ;

b) Donner une occasion à tous ceux qui ont quelque chose à dire, qu’ils soient pour ou contre, les présumés auteurs ou victimes  de ces crimes, afin d’aider le Sénat à recueillir des témoignages et des réflexions pouvant permettre d’atteindre la vérité sur la nature des crimes commis en 1972.

c) Recueillir les idées afin d’évaluer si tout ce qui est nécessaire est déjà accompli pour que  l’article 289 de la Constitution de la République du Burundi qui dispose qu’ « un délai de cinq ans est accordé au Sénat pour évaluer afin de mettre fin ou proroger le système de quota ethniques dans l’Exécutif, le Législatif et le Judiciaire après la mise en place des institutions prévues par la Constitution » soit mis en application. Dans un pays endeuillé par des conflits ethniques,   cet article ne peut être opérationnalisé si nos divisions ethniques ne sont pas bien qualifiées et si on ne connaît pas l’étape déjà franchie par le Burundi dans la réconciliation des Burundais victimes de ces conflits, surtout ce qui s’est passé en 1972.

5.      Dès le début de ces conférences, beaucoup de choses ont été dites, il y a    des    gens qui ont fait peur aux autres en leur disant « soyez vigilants, ils      sont en train de déterrer le passé ».

6.      Lescinq conférences que nous clôturons aujourd’hui ont permis à nous les        Burundais de réfléchir sur notre passé, car, au début de ces conférences, il        y a des descendants des auteurs des crimes de 1972 qui avaient peur        d’entendre le nom de leur parent prononcé. Ces conférences les ont         tranquillisés. Ils ont entendu de leur propre oreille que personne n’est puni pour un crime dont il n’est pas auteur et que les enfants n’héritent pas des          crimes commis par leurs parents. Nous tranquillisons encore une fois ces    descendants, qu’ils n’aient plus peur. Ils ne sont pas coupables de la    période sombre que le Burundi a traversée en 1972.

7.      Ces conférences ont également permis que les descendants des victimes     des crimes de 1972 connaissent la vérité. Ils ont réalisé que ce n’est pas       l’ethnie qui tue, mais un mauvais pouvoir.

8.      La véritéest le seul chemin à la réconciliation des Burundais. C’est le seul          moyen le plus sûr de bâtir un Burundi nouveau, un Burundi juste,        équitable et véritablement réconcilié. 

9.      Le Sénat remercie vivement de nombreux  Burundais qui ont témoigné    durant ces conférences. Nous vous interpellons donc à sensibiliser tous   ceux qui ont encore des doutes pour qu’ils surmontent leur peur afin de   pouvoir témoigner ce qu’ils savent devant la Commission Vérité          Réconciliation ou au moment où de telles conférences seront encore         organisées, sans exagération, sans colère ni mensonge, en vue de soutenir          ce travail noble, qui ne vise qu’un avenir meilleur de notre pays.

10.  Nous avons collectées les recommandations sensibles que vous avez formulées à l’endroit des différentes institutions. Conformément aux lois       régissant ses missions, le Sénat va les analyser profondément avant de les   soumettre aux institutions concernées qui vont à leur tour assurer leur mise en application.

  11. Avantde clore, nous voudrions lancer un appel aux Burundais,        d’abandonner les mauvaises habitudes de globalisation et de stigmatisation afin  d’atteindre le développement durable.

12.    Nous remercions encore une fois tous ceux qui ont contribué pour que ces         conférences soient menées à bon port. Nous réitérons nos sincères   remerciements aux responsables des partis  politiques, aux médias,  aux    confessions religieuses, car durant ces conférences, ils ont montré qu’ils          ont soif d’un Burundi caractérisé par la paix et la sécurité.

13.    Nous déclarons solennellement clos les travaux de ces conférences qui      viennent de passer deux mois et qui regroupaient les Burundais de différents secteurs, sans oublier nos frères et sœurs vivants dans différents         pays du monde.

Que Dieu vous bénisse !

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