COMMUNIQUE SANCTIONNANT LES TRAVAUX DES CINQ CONFERENCES DE TEMOIGNAGES ET DE REFLEXION ORGANISEES PAR LE SENAT DU BURUNDI SUR LE THEME : « 49 ANS APRES, SE SOUVENIR ET BIEN QUALIFIER LES EVENEMENTS DE 1972 AU BURUNDI »

  1. S’inscrivant dans le processus de recherche de la vérité en vue de cultiver, cimenter et consolider la réconciliation nationale, le Sénat de la République du Burundi a organisé, du 28 avril au 25 juin 2021, cinq conférences de témoignages, de réflexion et d’analyse sur le thème :        « 49 ans après, se souvenir et bien qualifier les événements de 1972 au Burundi ».

D’une manière générale, les conférences avaient l’ambition d’appuyer la Commission Vérité et Réconciliation dans sa recherche de la vérité sur les tragédies vécues par les Barundi pendant près d’un demi-siècle et de leur donner l’explication la plus objective possible à leur donner.

D’une manière spécifique, les objectifs que le Sénat s’était fixés étaient les suivants : 

Premièrement : Se souvenir afin de rendre un vibrant hommage aux milliers de concitoyens Burundi tués et massacrés en 1972.

Deuxièmement : Ouvrir un podium pour donner une occasion à tous ceux qui ont quelque chose à dire, qu’ils soient pour ou contre la version des faits quasi-officielle, surtout les victimes qui n’ont pas encore eu l’occasion de briser le silence, afin d’aider le Sénat à recueillir assez de témoignages et de réflexions permettant d’atteindre la vérité sur la nature des crimes commis en 1972. 

Troisièmement : Contribuer à la qualification des crimes commis en 1972;

Quatrièmement: Permettre au gouvernement du Burundi de mettre sur pied un programme de réparation morale pour les victimes ;

 Cinquièmement : Initier des actions dans le but d’évaluer le niveau de réconciliation atteint au Burundi en vue d’opérationnaliser l’article 289 de la Constitution de la République du Burundi qui dispose qu’ « un délai de cinq ans est accordé au Sénat pour évaluer afin de mettre fin ou proroger le système de quota ethniques dans l’Exécutif, le Législatif et le Judiciaire après la mise en place des institutions issues » des élections organisées au cours de l’année 2020 ;

Les titres des conférences tenues étaient ainsi libellés :

50 ans après, comment lire et qualifier les « événements » vécus par le Burundi du 29 avril au 31 juillet 1972 ? (conférence du 28 avril 2021) ;

L’avènement du pouvoir génocidaire de Michel MICOMBERO : Charles NDIZEYE, un Prince utilisé pour saborder une monarchie dont il est héritier (conférence du 14 mai 2021) ;

Mystères et manipulations autour des éléments armés qui attaquent au sud-ouest du pays du 29 avril au 5 mai 1972 : une stratégie du pouvoir de Michel MICOMBERO au service de son projet de génocide contre les Bahutu (conférence du 28 mai 2021) ;

Un génocide occulté par l’Etat burundais et la Communauté Internationale : le génocide des Bahutu du Burundi de 1972-1973 (conférence du 11 juin 2021) ;

Un souci pour le pouvoir génocidaire : survivre à son crime (conférence du 25juin 2021).

Ces conférences ont été organisées en prolongement des informations et réflexions partagées par les Sénateurs au cours de la Législature 2015-2020 sur l’Arrêté Royal du 21 août 1925, signé par le Roi des Belges Albert 1er pour réglementer la réforme administrative connue par le Burundi sous la colonisation belge.

Animées par Son Excellence Sylvestre NTIBANTUNGANYA, ancien Président de la République du Burundi, ces conférences ont connu la participation de représentants d’importantes structures et organisations du pays :

La Présidence de la République ;

Le Parlement ;

Le Gouvernement ;

L’Institution de l’Ombudsman de la République ;

Les représentants des corps de défense et de sécurité ;

Les représentants de la magistrature ;

Les anciens dignitaires ;

Des membres et représentants de conseils nationaux, notamment le Conseil National pour la Prévention et la Répression  du génocide, des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité, le Conseil National pour l’Unité Nationale et la Réconciliation, le Conseil National de la Communication, le Conseil National de Sécurité, le Conseil National de la Jeunesse;

La Commission Vérité et Réconciliation ;

La Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) ;

Les confessions religieuses ;

Les missions diplomatiques accréditées au Burundi ;

Les partis politiques ;

Des chercheurs, intellectuels et scientifiques ;

Les Organisations de la société civile ;

Les média ;

Les veuves et orphelins des « événements de 1972 » ;

Les Barundi membres de la diaspora.

Des témoignages verbaux ou écrits sur les « événements de 1972 » ont été apportés par des participants de plusieurs horizons. Ils ont notamment recommandé:

la qualification de génocide des massacres de 1972  commis contre les Bahutu du Burundi au vue du mode de planification, d’identification et des moyens de l’Etat mobilisés pour massacrer les victimes ;

la gestion de  ce génocide conformément aux lois nationales et internationales y relatives ;

la réparation morale des victimes.

Au terme des cinq conférences sur le thème « Se souvenir et qualifier les  événements de 1972 au Burundi », le Conférencier et  les participants de l’intérieur du Burundi et de la diaspora ont formulé des recommandations à l’endroit du Gouvernement, du Parlement, de la Commission Vérité et Réconciliation, de l’Eglise Catholique et d’autres confessions religieuses, des organisations de la Société civile, des responsables des partis politiques, des victimes des événements de 1972, du Royaume de Belgique et des Nations Unies.

A  toutes fins utiles, le Sénat de la République du Burundi analysera les recommandations formulées et les adressera  à qui de droit.

                                                                Fait à Gitega, le 25 juin 2021

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